La filière riz contribue de manière substantielle au renforcement du tissu économique au Burkina Faso et constitue une véritable alternative de création de revenus pour les personnes qui l’exploitent. Les femmes étuveuses de riz, quant à elles, occupent aussi une place de plus en plus importante et reconnue dans la filière.
Afin de renforcer le positionnement des femmes étuveuses de riz dans la filière, le CECI a mis en œuvre, de 2014 à 2019, le Projet d’Appui aux Étuveuses de Riz du Burkina Faso (PAERIZ), financé par Affaires mondiales Canada (AMC). Ce projet eu pour objectif de contribuer à l’accroissement du pouvoir économique des femmes à travers la valorisation du riz national par l’étuvage et le renforcement des organisations d’étuveuses, afin qu’elles deviennent des entreprises rentables, professionnelles et reconnues dans la filière riz.
Dans cette perspective, des actions furent mises en œuvre dans le domaine de la professionnalisation de l’Union Nationale des Étuveuses de Riz du Burkina Faso (UNERIZ) et des unions d’étuveuses de riz, et aussi dans la valorisation et la commercialisation du riz national. Le projet vint en appui à l’UNERIZ qui compte actuellement treize (13) organisations membres. Cependant, le projet toucha directement cinq (5) unions d’étuveuses de riz dans les régions des Hauts Bassins, des Cascades et de la Boucle du Mouhoun, qui sont précisément les unions de Bama, Banzon, Niassan, Founzan et Karfiguéla.
En plus de renforcer les compétences entrepreneuriales et techniques, et de réellement contribuer au renforcement du pouvoir économique des étuveuses dans le cadre du PAERIZ, le CECI développa une stratégie d’intervention afin de rendre l’environnement familial et communautaire plus favorable au travail des étuveuses. Cela signifia, de mettre en place des actions ayant un impact dans la sphère familiale, communautaire et professionnelle qui favorisent le renforcement du pouvoir économique des femmes.
En regard de la sphère familiale, les étuveuses de riz sont généralement accompagnées de leurs enfants d’âge préscolaire durant les activités de transformation au centre. Le processus d’étuvage de riz, qui implique, entre autres, l’utilisation du feu, de l’eau bouillante et de la présence de fumée nocive, expose les enfants à de nombreux risques. Cela engendre une source réelle d’anxiété et a un impact direct et négatif sur le niveau de productivité des étuveuses de riz.
Cette situation amena les étuveuses de riz à identifier des options permettant d’améliorer la sécurité de leurs enfants et par le fait même, de diminuer leurs craintes constantes d’accidents potentiels. Leur réflexion donna naissance à l’idée de mettre sur pied un service de garde en milieu de travail qui serait un cadre approprié et sécuritaire, où les enfants pourraient s’épanouir sous la surveillance d’un personnel qualifié. Ceci permettrait aussi aux femmes d’exercer leurs activités économiques avec quiétude, d’être plus efficaces et éliminerait les interruptions constantes.
Ce service de garde d’enfants fut donc implémenté dans trois (3) unions d’étuveuses de riz (Karfiguéla, Banzon, Founzan) accompagnées par le CECI. Afin d’assurer une bonne gouvernance de ces minis-garderies, les étuveuses décidèrent de mettre en place un comité de gestion dans chacune des minis-garderies.