Une stratégie innovante du projet FIERES pour accroître l’accès à une éducation formelle des filles et adolescentes.
Au Mali, la scolarisation des filles est un enjeu car celles-ci rencontrent beaucoup d’obstacles, tels que la charge des travaux ménagers et champêtres, les mariages précoces, le manque de kits hygiéniques et de toilettes séparées pour gérer les menstrues. Autant de facteurs de déscolarisation et d’absentéisme scolaire. Dans l’esprit parental, seuls les garçons ont le droit d’aller à l’école et l’avenir des filles est restreint au foyer après le mariage.
C’est dans ce contexte que le projet Filles et éducation résilientes (FIERES) réalisé en consortium avec le CECI et la Fondation Paul Gérin-Lajoie a élaboré une stratégie de mise en place de 20 centres SSA/P, afin d’accroître le taux de scolarisation des enfants, plus précisément des filles et des adolescentes. Ces centres représentent une alternative pour leur donner la chance d’avoir un meilleur avenir à travers l’éducation.
Fatoumata est l’une des nombreuses filles à bénéficier des cours offerts par un centre SSA/P dans la région de Mopti.
Âgée de 13 ans, elle est restreinte aux travaux ménagers. « Dans ma communauté, la scolarisation des filles est vraiment problématique. Ici, l’école c’est pour les garçons, l’avenir des filles, dans les foyers. Moi-même, vu mon âge, je croyais que je ne pourrais jamais mettre les pieds à l’école », contextualise Fatoumata.
Elle poursuit : « Mon intégration dans ce centre en tant qu’apprenante a changé mon niveau académique car avant, je ne connaissais rien de l’école et des cours, je n’avais aucun niveau académique. Je m’occupais des travaux ménagers, aller aux champs, accompagner les bœufs et les moutons au pâturage. »
Grâce à la sensibilisation de la communauté sur l’implantation du centre SSA/P, cette jeune adolescente a accédé à un niveau académique qui lui permet d’écrire, de lire et aussi de calculer. Courageuse, déterminée et intelligente, Fatoumata Bocoum s’est illustrée en battant le record lors des premières compositions et s’est hissée comme première de sa classe
avec une moyenne de 9/10.
Maintenant, quand Fatoumata rentre à la maison, ses parents lui demandent de leur faire la lecture ou d’écrire pour eux. Les connaissances acquises au sein de ce centre lui ont été bénéfiques, tant pour elle que pour ses parents.
La jeune étudiante conclut avec détermination : « Je pense qu’aller à l’école, c’est se préparer pour un meilleur avenir, maintenant et pour le futur, à forger ma personnalité afin d’aider mes parents, ma communauté et même mon pays. »
Photo : Seydou Sanogo
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