L’événement a été ponctué par des poésies et des sketchs soigneusement orchestrées par les élèves autour des thèmes de la déscolarisation des filles et du mariage d'enfants.
Ces activités s'inscrivent dans le cadre des objectifs du projet Yellen, à renforcer la mobilisation des actrices et des acteurs autour de ces thématiques, d’inciter les survivantes et les communautés à fréquenter les services de santé et de sensibiliser sur l’ampleur des conséquences des violences basées sur le genre (VBG).
Selon l’Enquête Démographique et de Santé du Mali (EDSM-VI 2018), au moins 45 % des femmes de 15 à 49 ans ont subi des actes de violence physique ou sexuelle. Parmi les survivantes, 68 % n’ont jamais cherché à se faire aider. Cette même enquête révèle un taux de mariage de 53 % avant l’âge de 18 ans et un taux de 18 % avant 16 ans. En 2022, il y a eu 14 264 cas de VBG rapportés, contre 9 540 cas signalés en 2021, soit une augmentation de 49%. Ceci laisse croire qu’une meilleure sensibilisation des communautés incite les survivantes à rapporter les cas, et souligne l’importance de renforcer les capacités de prise en charge et de soutien aux survivantes en parallèle.
Dans le cercle de Yélimané, les Mutilations génitales féminines/Excisions (MGF/E) y sont pratiquées par toutes les ethnies et dans toutes les communes.
Au regard de ce constat, la campagne des 16 jours d’activisme se présente comme une réelle opportunité d’attirer l'attention des communautés et des leaders d'opinion sur les défis quotidiens auxquels font face les femmes et les filles dans le monde.
Le projet Yellen « Droit et innovation en santé sexuelle et reproductive dans la région de Kayes au Mali » est un projet de coopération bilatérale entre les gouvernements du Mali et du Canada. Il est exécuté par un consortium canadien constitué de l’Unité de santé internationale du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (USI – CHUM) et du Centre d’étude et de coopération internationale (CECI).
Ce projet vise à contribuer à la transformation des rapports inégaux entre les genres en matière de santé et droits sexuels et reproductifs (SDSR) des femmes et des adolescentes dans sept districts sanitaires de la région de Kayes (Bafoulabé, Diéma, Nioro, Oussoubidiagna, Sagabari, Séféto et Yélimané). Il repose sur l’hypothèse que l’augmentation du pouvoir décisionnel des femmes et adolescentes pour un meilleur contrôle de leur santé favorisera une demande accrue pour des services de qualité en santé sexuelle et reproductive (SSR) y compris pour les violences basées sur le genre (VBG) et la planification familiale (PF). Le projet propose un modèle innovant de collaboration visant à harmoniser le travail des acteurs et actrices des services de santé, de la société civile, en particulier des groupes de femmes, et des collectivités décentralisées. Le projet Yellen bénéficie de l’appui financier du gouvernement du Canada accordé par l’entremise d’Affaires mondiales Canada.
En savoir plus sur le projet Yellen.