Ces fermetures d’écoles dûes à la crise sécuritaire aggravent la faiblesse de l’offre éducative et la qualité de l’éducation surtout dans les régions les plus touchées et les zones d’accueil des personnes déplacées internes, où les infrastructures et le personnel enseignant qualifié manquent cruellement. Dans ces régions, les défis sécuritaires amplifient l’impact des pesanteurs socioculturelles, particulièrement pour les filles adolescentes, qui courent davantage le risque d’abandonner l’école pour se marier ou aller chercher du travail afin d’augmenter les revenus familiaux. « Aujourd’hui, on compte plus de 160 000 d’entre elles qui ne vont pas à l’école primaire dans le pays… il fallait faire quelque chose, et Affaires mondiales Canada a répondu à l’appel », déclare Clémence Sanou Ariste, directrice terrain du projet.
Le Projet d’appui aux réformes institutionnelles et techniques pour l’équité en éducation (PARITÉ) fournit une réponse intégrée à ces enjeux et lance le pari de l’accès à une éducation de base de qualité et inclusive pour les filles et les garçons. « Nous fournissons un appui institutionnel au Ministère de l’Éducation Nationale, de l’Alphabétisation et de la Promotion des Langues Nationales (MENAPLN) au Burkina Faso afin de permettre l’adoption de pratiques éducatives favorisant l’inclusion et les apprentissages, notamment pour les filles, et l’amélioration de la gestion de l’éducation de manière durable », a précisé Suzane Louchard, directrice de programme chez Alinéa, chef de file du projet exécuté en collaboration avec le Centre d'étude et de coopération internationale (CECI).
Améliorer l’offre éducative par l’appui institutionnel
Dans le cadre de la stratégie d’appui du Gouvernement du Canada au Burkina Faso, le projet met à disposition de ses partenaires institutionnels au niveau central et régional une équipe technique locale expérimentée qui appuie les plans et priorités du gouvernement du Burkina en matière d’éducation inclusive, notamment son Programme de développement stratégique de l’éducation de base (PDSEB), afin de contrer les obstacles structurels à l’éducation des enfants, et des filles en particulier. « Nous sommes là pour appuyer le gouvernement Burkinabè dans ses efforts de démocratisation de l’offre éducative. Ce qui le permet d’avancer vers le quatrième des Objectifs de développement durable des Nations unies pour 2030 qui est d’assurer l’accès à tous à une éducation de qualité. Notre mandat consiste à les accompagner tant dans la mise en place des activités d’amélioration de la qualité de l’offre éducative que dans la gestion saine et efficace des ressources qui y sont dédiées », poursuit Madame Louchard.
De plus, les équipes terrain du projet travaillent en étroite collaboration avec le MENAPLN à accompagner les acteurs de la communauté éducative notamment les Associations de Parents et d’Élèves (APE), les Association des Mères éducatrices (AME) et les Comités de Gestion des Établissements scolaires (COGES) pour un meilleur suivi des élèves et des enseignants dans le processus d’apprentissage/enseignement, ce qui améliore l’accès, la rétention et la qualité de l’offre éducative. « Cela est particulièrement important dans un contexte d’insécurité où l’implication de tous est requise pour permettre aux enfants d’aller à l’école », ajoute Madame Sanou Ariste.
Mettre l’emphase sur l’inclusion et l’égalité des genres
Un des volets du projet consiste à fournir un appui technique au MENAPLN dans l’intégration et le suivi des priorités de genre dans l’éducation de base. Ceci contribue à réduire les inégalités d’accès à l'éducation notamment pour les filles.
« Une fois que les filles sont à l’école, il faut assurer que l’offre éducative soit de qualité et répond à leurs besoins spécifiques. Ainsi, nous visons la formation des agents responsables d’appuyer les écoles afin qu’ils mettent en place des stratégies, outils et bonnes pratiques favorisant l’inclusion et la rétention des filles dans les parcours éducatifs. », conclu Madame Sanou Ariste.
Des interventions ciblées pour un impact national
D’une durée de cinq ans et financé par Affaires mondiales Canada, le PARITÉ concentre ses efforts d’appui au niveau central, dans la capitale Ouagadougou ainsi qu’au niveau régional dans les Régions des Hauts-Bassins, du Centre-Nord et de l’Est. Le but est d’avoir un impact sur l’ensemble du pays en permettant au MENAPLN de mettre à l’échelle les outils et bonnes pratiques développées dans le cadre du projet.
Le PARITÉ est réalisé par le consortium Alinea International et CECI avec un financement d'Affaires Mondiale Canada.